Ralentir, désencombrer, alléger: pour une vie de famille plus douce et sans stress

19 April, 2019

Et si on pouvait transformer notre quotidien et celui de nos enfants en désencombrant à fond, mais surtout, en choisissant de posséder moins, tout simplement?

Il me semble qu’aujourd’hui, malgré l’information et la science, le développement du domaine de la santé, tout ce qui rend notre qualité de vie supérieure en plusieurs points par rapport à ce qu’elle a pu être pour les générations précédentes, prendre soin de nos enfants, les élever et les éduquer est plus lourd et stressant que jamais. Les parents comme les enfants souffrent de plus en plus d’anxiété.

Pourtant, on a l’impression que tout est à notre disposition pour vivre cette expérience positivement et sainement, non?

Mais non. Tout est tellement too much aujourd’hui.

La famille moderne croule sous le chaos. Tout va trop vite, et nos maisons sont encombrées; c’est souvent vraiment difficile de ne pas craquer sous le stress et l’anxiété liés de près ou de loin à cet encombrement. La pression est énorme de partout et malheureusement, il nous reste souvent si peu d’énergie (et de temps) à la fin de la journée qu’on craque.

On craque. On a l’impression qu’aucun enfant ne peut faire des voyages en voiture plutôt longs sans avoir une tablette accrochée devant lui. Et ça en prend bien sûr une pour chaque enfant, il ne faudrait pas qu’il y ait de la chicane! Ça coûte cher, ces tablettes. On travaille donc plus d’heures pour s’en payer une ou on s’endette un petit peu plus. Stress.

On craque. On a l’impression que notre enfant ne mangera jamais rien, et à contrecoeur on lui achète des aliments « dédiés aux enfants », généralement super sucrés, super emballés et plutôt dispendieux. On s’assure de choisir celui qui présente son personnage de télé préféré, sinon… Et s’il ne mangeait pas? Ou pire, s’il faisait une crise? Stress.

Pour tous les désagréments de la vie, pour tous les comportements de nos enfants, il y a une solution extérieure à eux, souvent liée à un objet, de la nourriture ou une app.

En tant que parent, on se met en mode survie. On se dit que ça va passer. On a hâte à notre p’tit vin pour se détendre. C’est lourd, se sentir régulièrement en mode fuite, en mode survie.

Et si on décidait de réduire ce chaos?

Il y a maintenant six ans, en empruntant la voie du minimalisme pratique et de la simplicité pour mes enfants, mon amoureux et moi, nous avons fait le choix de réduire amplement le chaos moderne. Malgré le fait que nous pensions vivre simplement à ce moment de nos vies, malgré mes études, ma carrière et mon engagement pour l’environnement, ce n’était pas assez. J’en avais assez, premier bébé sous le bras, de passer ma journée à déplacer des objets dans la maison une grosse partie de la journée. J’avais une envie profonde de demeurer connectée à mes valeurs malgré les aléas qui viennent avec le fait de devenir parent. Entre le lavage, les jouets, la vaisselle, les draps, la paperasse et autres cossins banals qui encombrent nos maisons, j’en avais marre de gaspiller mon temps précieux, de réaliser tout ce que ces objets pouvaient représenter en termes d’argent et de temps travaillé à gagner cet argent, puis tout le temps passé à ramasser, organiser, nettoyer, réparer, classer tous ces objets. Et nous vivions assez simplement!

Je voulais en porter moins sur mes épaules. Je voulais faire de la place pour ce rôle que j’apprivoisais lentement : être parent. J’avais envie de prendre mon temps pour le faire, pour comprendre ce que cela représentait pour moi.

J’ai ainsi plongé dans un immense désencombrement. Au fil de cette épuration, tout s’est allégé, petit à petit. En désencombrant en profondeur d’abord les objets plus anodins, puis des éléments plus difficiles pour moi, les effets se sont fait sentir dans toutes les sphères de ma vie. J’ai réalisé à quel point c’était libérateur de se permettre de dire non, de laisser jaillir son intuition. On ne peut entendre notre intuition dans le tourbillon chaotique du quotidien.

J’ai réalisé que non seulement je n’avais pas besoin de tous ces objets pour vivre pleinement, mais qu’en réalité nous étions beaucoup MIEUX sans tous ces irritants pour nous bloquer le chemin vers le calme, l’aventure et la connexion. Peu à peu, j’ai réalisé que cette démarche aidait à protéger l’enfance de mes garçons en leur offrant une vie moins chaotique.

J’ai décidé de vivre pleinement, d’en profiter, de me sentir bien avec nos choix de vie. J’ai décidé de choisir la cohérence, la créativité, la simplicité; pour ne pas craquer sous la pression de la parentalité moderne, pour faire un pied-de-nez à ce chaos moderne destructeur des relations humaines, qui nous fait craquer sous le stress et l’épuisement, qui altère la précieuse enfance de nos enfants et qui détruit la planète, carrément. Cette haute vitesse, cette consommation plus grande que la panse, ce réconfort matériel plutôt qu’humain, je fais l’effort conscient et intentionnel chaque jour de lui dire non. Et je réussis, la plupart du temps.

J’ai choisi le calme au lieu du chaos.

J’ai désencombré. J’ai réduit. J’ai repensé. J’ai ralenti.

Je le fais chaque jour. Parce que c’est facile d’oublier pourquoi on le fait. Quand on est fatigué ou un peu dépassé. C’est glissant, parfois.

Chaque jour, je refais le choix du minimalisme pratique. Ça me permet de célébrer les imperfections de la vie dans toute leur splendeur; célébrer l’imperfection des choses, miser sur ce qui est important réellement.

Je ne parle pas ici du chandail réellement important pour nous par rapport à un autre. Je parle de ce qui importe : réduire son stress, prendre le temps de créer une vie de famille de laquelle nous n’aurons pas envie de fuir, retrouver la joie et le plaisir dans la vie de famille et ne pas laisser le stress ordinaire envahir son quotidien.

Qu’est-ce qui me confirme et amplifie ce choix quotidien?

  • La réduction solide du stress et de la charge mentale qui repose sur les parents (et beaucoup sur les mamans, on ne se le cachera pas)
  • La joie qu’on a en famille
  • La créativité débordante de mes enfants
  • Leur empathie, leur collaboration naturelle; ils sont généralement plus calmes, plus posés, plus attentifs que quand on glisse vers le chaos. Il y a moins de crises, plus de partage naturel et de recherche de solutions.
  • Ça me permet d’être un meilleur être humain. Pas de devenir meilleure qu’une autre, simplement de laisser de la place à ce que j’ai de meilleur en moi, de me comprendre, de me guérir, de progresser.

Quand, dans un moment de fragilité, je me remets en doute, que je me demande si on a assez d’argent, si notre maison est assez grande, si on est ok avec notre vieux char ou si mes enfants manquent de jouets ou de vêtements, je prends une grande respiration et j’ai ma réponse. On a plus qu’assez. C’est tellement facile d’être distrait. J’essaie de choisir la connexion plutôt que la distraction. J’ai l’impression de créer de l’espace dans la tête et le coeur de mes enfants pour plus de curiosité, d’imagination et d’émerveillement. Ça m’aide à demeurer alignée.

 

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